Prendre son mal en patience ou son bien en urgence ?
Je voulais vous proposer de partager aujourd’hui un état d’âme qui m’a traversé à plusieurs reprises, peut-être que vous aussi. Depuis plusieurs mois, je suis dans une phase très porteuse pour moi, dans laquelle je cherche à prendre « mon bien en urgence », et non plus « mon mal en patience ». Cette phase dure, malgré des coups durs, et j’en suis la première surprise. Pourquoi ? J’ai pourtant déjà initié des dizaines et dizaines de choses dans ma vie de migraineuse (traitements, thérapies non médicamenteuses, pratiques diverses pour m’apaiser et gérer la douleur etc) à différentes époques, mais jamais cela n’avait jamais aussi bien pris que depuis le début de cette année… il était temps me direz-vous, à 47 ans.
Un texte de Miren, bénévole à La Voix des Migraineux.

Et bien, c’est justement ce sur quoi je voulais m’interroger et vous avec moi : pourquoi cela prend là, et pas avant ?
Je me souviens des carnets dans lesquels je consignais mes migraines et mille choses (alimentation, météo, contrariétés, sommeil etc) il y a 20 ans, mais en quelques semaines, cela se transformait et commençait à me peser, mais vraiment me peser, tellement fort que cela me prenait la tête. J’avais le sentiment de ne penser plus qu’à ça, et que je regardais trop mon « problème ». Et puis, je lâchais ledit carnet un jour et ne recommençais que des années après.
Nous avons en nous une impatience à ce que les lignes bougent pour nous ET le plus vite possible, et c’est légitime puisque nous souffrons. Je me dis que pour ma part, j’avais peut-être le sentiment de consigner tout cela pour rien, pour personne, pour un résultat nul sur mes migraines. Cela ne semblait « servir à rien » ! Alors m… ! J’arrêtais tout d’un coup de tête et poursuivais ma route, en faisant semblant de ne plus m’en préoccuper autant.
Sauf que… sauf qu’aujourd’hui, je ne sais pas, j’ai le sentiment que c’est l’acceptation, enfin, de ma maladie chronique qui m’a libérée de ce faux-semblant. Et oui, qu’on les consigne ou non par exemple, qu’on prenne le temps de noter les traitements essayés ou non, dans tous les cas, la migraine est bien là non ? Pas tous les jours, mais bien bien trop souvent.
Alors croire que parce qu’on prendrait des notes, on serait obsédé par la maladie et cela nous desservirait au quotidien… ?!
Et bien NON ! En tout cas, c’est fini pour moi. Je consigne mes migraines, mes traitements médicamenteux ou non, mes RV médicaux et para médicaux, mes démarches, et tout cela me fait du bien, car je me sens vraiment en mouvement. Et cela me donne le sentiment d’enfin « prendre mon bien en urgence ».
Et avec le temps, certaines choses fonctionnent (un peu, mais suffisamment pour ce que cela soit une victoire) sur moi, mais pour cela, il m’a fallu d’abord repasser par toutes les étapes de l’acceptation, et de l’observation de moi.
Et vous ? Le ressentez-vous ce ras-le-bol de consigner tout dans un carnet ou une application ? Parvenez-vous à prendre soin de vous de manière globale, sans vous dire que vos préparatifs ne serviront jamais à rien… ?
Mis en ligne le 19 novembre 2025