Les traitements de crise

La crise dans la marche migraineuse se caractérise par le mal de tête, c’est la phase de céphalée qui succède au prodrome.
Le traitement de crise est destiné à casser la montée de la céphalée en s’attaquant principalement à la douleur, mais aussi aux nausées. 

La douleur de la céphalée de la migraine est due à plusieurs mécanismes :

traitements de crise

Les informations fournies sur ce site ne remplacent en aucun cas celles des neurologues spécialisés. Elles sont destinées à améliorer et non à remplacer la relation directe entre le patient et le professionnel de santé.

Comment utiliser les traitements de crise ?

Une fois la migraine installée, pour de nombreux migraineux, la digestion se ralentit ou s’arrête presque. Il est donc important de prendre le traitement dès les premiers signes de douleurs , sinon il n’arrive pas dans le sang en quantité efficace.

Par contre, il est inutile et même préjudiciable d’en prendre au cas où, par peur d’avoir une crise. Le cerveau du migraineux étant très sensible aux habitudes, s’il reçoit régulièrement sa dose de médicaments, elle n’a plus d’effet contre la douleur et dès qu’il n’a pas sa dose habituelle, cela déclenche une céphalée. Ce qui encourage à en reprendre. C’est un des mécanismes de la céphalée chronique. Toutes les céphalées chroniques ne sont pas dues à un abus médicamenteux, mais le médecin essayera d’écarter cette hypothèse la plus fréquente avant d’envisager une autre option.

Néanmoins, la situation peut devenir intolérable au point de nécessiter un sevrage en milieu hospitalier. C’est assez pénible mais permet, dans un cas sur trois, de casser le cercle vicieux. Quand on n’a que quelques migraines par mois, on ne risque rien. Au-delà de 10 prises par mois environ, on risque d’avoir mal à la tête en permanence.

Pour éviter cela, un traitement de fond est proposé, si on a 2 ou 3 jours de crises par mois et si elles sont longues et intenses (voir Les traitements de fond).

Au-delà de trois jours de crises de migraine par mois, demandez à votre généraliste de vous adresser à un neurologue.

Nos conseils sur la prise de vos traitements de crise.

1️⃣ (Apprenez à) repérer les signes annonciateurs : bâillements, fatigue, problèmes de concentration, envie de grignoter, douleur à la nuque etc.
2️⃣ Prenez votre traitement si possible en début de crise. Les opiacés ne sont pas recommandés.
3️⃣ Notez rigoureusement chaque prise sur votre calendrier ou dans votre application de gestion de la migraine.
4️⃣ Emportez partout avec vous votre traitement de crise.
5️⃣ Évitez de dépasser les quantités mensuelles maximales : un mauvais usage médicamenteux peut conduire à la migraine et/ou la chroniciser. Les recommandations nationales sont : pas plus de 10 triptans / 15 AINS ou opiacés par mois. Si vous dépassez plus de 3 mois de suite le nombre maximum de prises, contactez votre médecin : il peut revoir vos traitements de crise et de fond.

💡 Pour finir, nous vous proposons un article traduit par nos soins, issu du Sommet Mondial de la Migraine 2021, reprenant l’intervention d’un neurologue sur Les traitements qui font empirer la migraine.

Les traitements spécifiques de la migraine.

LES TRIPTANS

💡 Ils sont destinés à bloquer temporairement le récepteur de l’anti-CGRP, peptide contirbuant au développement de la migraine. Ils diminuent la dilatation des vaisseaux sanguins et limitent la production de substances porteuses de douleurs. On en trouve 3 présentations : comprimé, auto-injection, spray nasal.
Il existe 7 types de triptans.
Ils présentent des effets secondaires et sont contre-indiqués en cas d’antécédents cardio-vasculaires. Certaines études montrent qu’ils augmenteraient le risque d’AVC pour les migraineux avec aura.
C’est au médecin d’évaluer le bénéfice-risque.

Almotriptan® 12,5 mg
Élétriptan® – Relpax® 20 et 40 mg
Frovatriptan® – Tigreat 2,5 mg
Naratriptan® – Naramig® 2,5 mg
Rizatriptan® – Maxalt® 5 et 10 mg
Zolmitriptan® – Zomig® – Zomigoro® 2,5 mg
Sumatriptan® – Imigrane® 50 mg
Sumatriptan® et Naproxène® – Nomanesit® 85mg/500mg (commercialisé depuis décembre 2024, non remboursé)
Injectable : Sumatriptan inj® 3 et 6 mg – Imigrane et Imiject 6 mg (non remboursé)
Pulvérisation nasale : Imigrane® 10 et 20 mg

🔎 La Voix des Migraineux a contribué, auprès de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé, à la demande de remboursement du Sumatriptan® injectable. Un avis favorable a été émis le 5 octobre 2022 pour le remboursement, uniquement dans le traitement de la crise de migraine épisodique sévère avec une composante digestive majeure et installation rapidement progressive, lorsque les autres traitements oraux et nasaux de la crise de migraine ne peuvent être utilisés.

LES GÉPANTS

💡 Ils sont destinés à bloquer temporairement le récepteur de l’anti-CGRP, peptide contribuant au développement de la migraine. Un seul est actuellement disponible en France.

Rimegépant® – Vydura® 75 mg
C’est un traitement en comprimé sublingual en traitement de crise.

🔎 Il a obtenu une AMM européenne le 11/05/2022. Il peut être aussi bien utilisé en traitement de crise qu’en traitement de fond. En France, le laboratoire a décidé de le commercialiser en version traitement de crise. Il est disponible en pharmacie sur prescription d’un neurologue ou d’un généraliste.
Il n’est pas remboursé.

🔎 Des recherches sont en cours dans quelques hôpitaux de France. Son avantage est de ne pas avoir de contre-indications en cas de risques cardio-vasculaires, il peut donc être prescrit aux patients qui ont cette contre-indication. Leur développement a été abandonné pendant un temps car il y avait un risque pour le foie. Des recherches récentes ont permis de développer des molécules bien tolérées. Vous pouvez lire notre traduction d’un article de l’American Migraine Foundation expliquant le fonctionnement entre autres des gépants.

LES DITANS

💡 Ce sont les « parents » des triptans mais ils ne présentent pas les mêmes inconvénients ou effets secondaires. Ils ne sont pas encore disponibles en France.

🔎 Vous pouvez lire notre traduction d’un article de l’American Migraine Foundation expliquant le fonctionnement entre autres des ditans.

Les traitements non spécifiques de la migraine.

LES AINS

💡 Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, également appelés AINS, ont pour effet de diminuer l’inflammation des vaisseaux ménagés. Ils se présentent sous la forme de comprimés, et également d’injection aux urgences hospitalières.
Ne pas prendre deux AINS différents en même temps. La consommation excessive d’AINS peut avoir de graves répercussions sur les fonctions rénales. En cas d’infection, les AINS peuvent masquer des symptômes graves.

Ibuprofène®
Kétoprofène® – Profémigr®

Naproxène sodique®
Diclofénac®
Indométacine®

LES OPIACÉS

La Voix des Migraineux est régulièrement consultée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) sur le sujet des opiacés. Avec d’autres organisations, elle participe à la réflexion sur l’information et la sécurité de l’usage des traitements opiacés.

Les antalgiques opiacés sont contre-indiqués dans le traitement de la migraine. Ils peuvent engendrer une dépendance et un risque de surconsommation, pouvant conduire rapidement à la chronicisation de la migraine, ou à une céphalée chronique par abus médicamenteux (source : Inserm).

Rédigé par Sabine DEBREMAEKER

Mise à jour décembre 2024.

Sources :

Pharmacomedical.org – Anti-migraineux les points essentiels, 2022
EUREKA SANTÉ – Comment soulager la migraine ?
SFEMC – Comment traiter la migraine ? 2017
Migraine.com – Migraine et gastroparésie, 2011
World Migraine Summit. Les nouveaux traitements.
EMA
VIDAL
HAS