Migraine et parentalité

jeune mere se sentant epuisee tout etant son bebe travaillant maison

Être migraineux et parent est un véritable challenge quotidien et en même temps, une très grande fierté. En effet, parvenir à faire « comme tout le monde », à vivre « normalement », est un combat perpétuel, ce qui peut engendrer un sentiment de culpabilité.

Souvent, en tant que parent migraineux, nous pouvons nous interroger sur la transmission du « gène de la migraine” à nos enfants. Même si nous savons qu’il existe une grande part de génétique dans la transmission de la migraine, l’essentiel est de ne pas se sentir coupable de cette transmission, car nous n’en sommes pas responsables.
Le positif est que notre expérience nous permettra de les aider et de les soutenir.

Être au top

Ce qui peut être compliqué :
Lorsqu’une crise se manifeste, les parents migraineux sont rapidement limités dans leurs capacités. 
Pour beaucoup d’entre eux, l’option idéale serait de se coucher, dans le noir, sans un bruit. Cela devient très compliqué lorsque nous sommes seuls avec nos enfants. Le regard des autres peut s’avérer pesant : rater une kermesse d’école, un spectacle, un moment important pour l’enfant.

Ce qui peut aider :
Même les parents non migraineux ne sont pas toujours “au top”. Il est important de prendre du temps pour soi, lorsque cela est possible. Si une crise se manifeste alors que le parent est seul avec ses enfants, l’important est de ne pas culpabiliser de ne pas pouvoir s’en occuper comme nous le voudrions. 
Il peut être nécessaire : 

Les repas

Ce qui peut être compliqué :
Il est parfois possible qu’une crise dure plusieurs jours. Dans ce cas, il est difficile de préparer les repas : la fatigue engendrée par la crise, les odeurs, le bruit de la hotte et des casseroles, etc… Tout cela peut devenir un obstacle pour préparer un bon repas pour sa famille.

Ce qui peut aider :
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un conjoint qui peut prendre le relais quand une crise apparaît. Il peut être utile de préparer des repas et de les conserver au congélateur lorsqu’il nous est possible de cuisiner, afin d’avoir toujours un repas de prêt au cas où.
Voici quelques idées : 

Les tâches ménagères

Ce qui peut être compliqué :
Faire la lessive, le repassage, la vaisselle, le ménage… Toutes ces tâches demandent un effort physique et sont pour certaines bruyantes (aspirateur). Quand le parent migraineux a une crise, le simple fait de se baisser peut être un effort surhumain car cela va augmenter la douleur, ainsi que la fatigue.

Ce qui peut aider :
Il est important de se préserver et de ne pas trop forcer. Toutes ces tâches peuvent être reportées. Prendre du repos peut aider à faire passer la crise et par conséquent être plus rapidement en forme pour les effectuer. Et en fonction de l’âge des enfants, pourquoi ne pas leur demander d’effectuer quelques tâches ménagères ? Cela leur permettra de gagner en autonomie et de les valoriser.
Si le parent a pu faire reconnaître la migraine comme un handicap auprès de la MDPH, des aides ménagères peuvent être demandées, sous forme de PCH (prestation compensatoire du handicap).

Migraine et famille

La génétique :
Nous le savons tous, une part de génétique existe dans la migraine. Combien de parents migraineux ont pu se dire “J’espère ne pas avoir transmis ce fichu gène à mes enfants !”. L’important est de ne pas culpabiliser. De plus, avec l’avancée de la médecine, nous pouvons espérer qu’un traitement efficace verra le jour pour nos enfants.
Et, en attendant, certains traitements, de fond et/ou de crise, pourraient également aider le parent migraineux à soulager ses crises.
Et pour les solutions non médicamenteuses, il existe plusieurs astuces qui peuvent soulager la douleur pendant la crise.

La culpabilité du parent migraineux :
Lorsqu’une crise se manifeste, la personne est limitée dans les activités de la vie quotidienne. Ceci peut engendrer un sentiment de culpabilité, surtout lorsque les crises sont fréquentes et que la migraine est chronique. Beaucoup de parents migraineux ont le sentiment de passer à côté de plein de choses concernant la vie de leurs enfants. Il peut être nécessaire de ne pas “trop tirer sur la corde” afin de pouvoir profiter de certaines sorties ou activités des enfants. Si notre enfant est également migraineux, cela peut faire augmenter ce sentiment de culpabilité.

L’importance de déculpabiliser :
Répétons-le : même les parents non migraineux peuvent connaître des baisses d’énergie à certains moments de leur vie.
L’important est donc de connaître ses limites, d’apprendre à écouter son corps, de ménager ses efforts.
Par ailleurs, des spécialistes dans le soutien psychologique peuvent être sollicités, même ponctuellement.
Il est primordial d’apprendre à vivre avec la migraine, car c’est une maladie au long cours qui nous handicape dans tous les domaines de la vie.
Personne ne doit vivre avec le sentiment de culpabilité pour une maladie qu’il n’a pas choisi et qu’il subit en premier lieu.

Et les enfants :
Les enfants comprennent tout ! La discussion peut ainsi les aider à comprendre ce que vit son père ou sa mère migraineux(se).
Il peut être intéressant de les questionner sur l’impact de la maladie sur leur vie quotidienne : si l’enfant culpabilise, la discussion lui permettra de comprendre que ce n’est pas de sa faute si son papa ou sa maman n’est “pas en état” pendant la crise.
La migraine est une maladie neurologique et accepter que l’on est malade peut aider à déculpabiliser. 
L’important est de chercher à combiner le mieux possible sa maladie avec l’éducation des enfants, et de les soutenir lorsque la migraine nous laisse le champ libre.

N’oubliez pas de profiter, y compris des petits moments de la vie : la complicité avec vos enfants n’attend pas que les grands moments. Entre deux crises, votre joie de vivre et votre attention pour leur vie de tous les jours sont les plus beaux cadeaux à leur offrir.

Co-rédigé par Sabine DEBREMAEKER et Liliane LASTRAJOLI.

Mise à jour le 11 octobre 2023.