Combattre la migraine avec l’alimentation et la nutrition

alimentation

Résumé de l’interview du Docteur Belinda Savage-Edwards

Migraine World Summit 2021

Belinda Savage-Edwards est neurologue et a plus de 30 ans d’expérience. Elle est spécialisée dans les maux de tête, les troubles neuromusculaires et du mouvement, et les troubles neurodégénératifs. Elle est la chercheuse principale de nombreux essais cliniques sur la migraine chez l’adulte et l’enfant, et est en pratique privée à Huntsville, Alabama aux États-Unis.

Pour se souvenir du mode de vie qui peut aider à calmer notre cerveau trop sensible, la docteure Savage-Edwards utilise avec ses patients l’acronyme DREAMS (des habitudes saines pour des rêves (dreams) agréables).

DREAMS

Elle souligne l’importance pour les migraineux d’une alimentation saine, d’une bonne respiration, de la pratique dans l’idéal de 30 minutes d’exercice par jour, de la pratique de la gratitude, d’être présent et dans l’instant présent, et d’avoir un sommeil réparateur.

L’alimentation peut avoir un impact très positif ou très négatif sur le patient atteint de migraines. 

Les aliments qui ne sont pas bons pour notre corps peuvent produire des toxines qui peuvent amener une inflammation dans le corps, une vasodilatation des vaisseaux sanguins et donc des migraines.

Le sujet des migraines comme conséquence de l’inflammation est bien documenté. D’ailleurs, les nouveaux traitements antagonistes du CGRP empêchent ce dernier d’agir dans notre corps. Et le CGRP est un peptide qui provoque une inflammation conduisant à la migraine. 

Malheureusement, les médecins ne sont pas suffisamment formés sur la question de la nutrition, et souvent, le temps manque dans une consultation pour aborder cette question de manière approfondie. L’éducation des patients est pourtant primordiale. Elle peut être faite par des nutritionnistes. 

Avant toute chose, il faut également dire que tous les aliments potentiellement déclencheurs ne le sont pas pour 100 % des patients. Le déclenchement d’une migraine est une combinaison de facteurs : le stress, la météo, etc… Il est donc primordial de tenir un journal de ses migraines. C’est aussi pour ça qu’il est intéressant d’aborder la question de l’alimentation pour voir ce qui peut aider le migraineux plutôt que d’avoir essentiellement de l’anxiété au sujet des déclencheurs alimentaires. Cette nouvelle approche de l’alimentation peut également induire une perte de poids, une amélioration du sommeil, une réduction de l’anxiété, de la dépression…

Belinda Savage-Edwards nous incite à utiliser des aliments de la catégorie anti-inflammatoire promue par le docteur Weil, qui a des approches alternatives intéressantes dans le domaine de l’alimentation. Les nutriments principaux utiles pour le cerveau du migraineux sont les suivants :

Il est préférable de consommer les aliments qui les contiennent plutôt que sous forme de suppléments, pour éviter les excipients, les édulcorants, entre autres. Il est possible de consommer éventuellement des suppléments, mais pas en remplacement.

Cela vaut vraiment la peine d’essayer de changer l’alimentation du migraineux. C’est un traitement qui n’a que de bons effets secondaires. C’est une façon d’introduire de nouveaux aliments, un moyen de réduire le mauvais taux de cholestérol, les facteurs de risque de crise cardiaque et d’AVC.

L’usage de tous les points mis en perspective par l’acronyme DREAMS est fortement recommandé. Pour des migraines peu sévères, cela peut réduire l’intensité et la fréquence des crises. Pour des migraines sévères, un traitement médicamenteux sera prescrit, mais DREAMS reste utile au quotidien. Cela doit donc être vu comme une approche alternative ou complémentaire.

La pratique de la gratitude est importante car une attitude gagnante améliore notre sentiment de bien-être, notre équilibre hormonal. C’est une prise de conscience des points qui doivent nous rendre heureux. Avoir un toit, pouvoir se nourrir, pouvoir faire de l’exercice, avoir une meilleure santé. L’altruisme est également important, faire du bien aux autres, par exemple en étant bénévole à la banque alimentaire, ou en aidant scolairement de jeunes enfants etc… Aider les autres en s’aidant soi-même. Tout cela entraîne une réduction du stress, de l’anxiété, de la dépression. 

Source :

https://migraineworldsummit.com/talk/fighting-migraine-with-food-and-nutrition/

Un article traduit par Marie-Odile Barthomeuf, bénévole à la Voix des Migraineux

Mis en ligne le 09 octobre 2023